L’effet « Cobra », c’est la tentative de résolution d’un problème, dont les résultats sont contraires à ceux initialement recherchés. Comment cet effet « Cobra » s’invite-t-il dans l’aménagement des espaces de travail ?
L’aménagement des espaces de travail
Dans un projet d’aménagement, nous distinguons 3 rôles :
- Les concepteurs du bâtiment, en charge d’imaginer les aménagements qui répondent aux objectifs techniques.
- Les dirigeants, en charge de décider les principes de fonctionnement et de maîtriser les budgets.
- Les occupants qui utilisent les locaux en fonction de leurs usages.
Voici deux exemples où le cobra a mordu…
Effet Cobra : premier exemple
Premier cas : le concepteur a pour objectif de réaliser un bâtiment performant, en termes d’énergies. Pour se faire, il met en place une automatisation complète des appareils (lumières, stores, chauffage, etc.). Afin d’éviter de contrarier cette logique d’automatisme (par des interventions intempestives), le concepteur fait installer les boutons de commande des appareils hors de portée des occupants.
Nous sommes en été et le soleil est trop fort. Alors, les stores se baissent automatiquement. Il fait trop sombre et la lumière s’allume instantanément, grâce à des capteurs adaptés. Mais, comme les occupants sont immobiles à leur poste, le détecteur de présence éteint la lumière au bout de quelques minutes. Les occupants, qui finissent par s’agacer, trouvent l’interrupteur et forcent un allumage en continu.
Le problème : même quand une source de lumière naturelle est présente, on allume en continu la lumière électrique. Il s’agit d’un accroc par rapport à l’objectif de performance énergétique. Nous voilà donc face à une première morsure du Cobra !
Effet Cobra : deuxième exemple
Deuxième cas : le dirigeant vise deux objectifs :
- Renforcer la coopération entre les équipes,
- Utiliser au mieux chaque mètre carré.
Il en déduit que les locaux seront aménagés en « open space ». Pour cela, les cloisons des bureaux seront supprimées.
Les occupants héritent alors d’espaces sans cloisons. Certaines équipes, qui utilisent des grands plans papiers pour travailler ensemble, n’ont plus de support pour les afficher. Ils achètent alors de grands tableaux blancs. Ces aménagements les isolent et créent des tensions en raison de la gêne occasionnée par le bruit de ces réunions de travail. Coopération visée, tensions à l’arrivée. Deuxième morsure du cobra !
La morale de ces histoires
Le dirigeant comme le concepteur veulent bien faire. Toutefois, c’est fait sans tenir compte de la réalité quotidienne des occupants et de leurs usages. Au final, les occupants vivent les espaces selon leur propre logique et contournent les choix d’aménagements, ce qui engendre des dysfonctionnements.
Chez Tool to Team, nous avons 3 réponses pour éviter les douloureuses morsures du cobra :
- Donner des marges de manœuvre aux occupants pour éviter d’être contraint par le tout automatique
- Impliquer les occupants dans les décisions amont qui permettent d’arrêter les principes de conception,
- Associer les occupants dans la conception des bâtiments pour que leurs besoins et leurs usages soient pris en compte dans les aménagements futurs.
E.P.