Il est difficile d’échapper à l’IA, l’intelligence artificielle ces derniers temps. On la présente comme une révolution inévitable, une transformation radicale des secteurs professionnels, voire de notre intimité. Mais cette omniprésence n’est pas le fruit du hasard. Après quelques mois d’utilisation et d’exploration, essayons d’y voir plus clair.
L’omniprésence de l’IA : une nécessité financière
Si l’intelligence artificielle est si présente dans les médias, c’est en grande partie dû à la nécessité de lever des fonds massifs pour en assurer le développement. Les coûts liés à la recherche et au développement de ces technologies sont faramineux. Les géants de la technologie investissent des milliards d’euros pour créer et affiner des modèles capables de répondre à des demandes variées. Cette situation pousse les entreprises à multiplier les démonstrations et les annonces dans le but d’attirer et convaincre les investisseurs.
Cependant, il est important de noter que ce que nous appelons « intelligence » ici est en réalité bien éloignée de l’intelligence humaine. L’IA, et plus particulièrement les modèles conversationnels comme ChatGPT, repose sur des probabilités statistiques. En termes simples, un modèle comme celui-ci analyse d’énormes quantités de données textuelles pour apprendre les corrélations entre les mots et les idées. Chaque réponse qu’il produit est le fruit d’une évaluation probabiliste des mots les plus susceptibles de suivre les précédents.
Il ne comprend donc pas ce qu’il dit, mais il est programmé pour imiter un raisonnement cohérent le plus probable. Par conséquent, l’IA n’a ni conscience, ni intuition, ni créativité. Et, plus problématique, l’IA ne peut pas se tromper à proprement parler, du moins pas s’en rendre compte.
Le problème de l’imprévisibilité des résultats
L’un des défis majeurs lié au développement de l’IA est donc bien l’imprévisibilité de ses résultats. En raison de leur nature probabiliste, il est extrêmement difficile d’être certain des réponses qu’elle fournira. Cela soulève une question critique : qui, dans un contexte professionnel, embaucherait une personne dont on ne peut pas garantir la fiabilité à 100 % ?
En effet, un employé humain, même s’il peut faire des erreurs, est généralement évalué sur sa capacité à réfléchir, à s’adapter et à produire un travail de qualité, tout en étant responsable de ses actions. Avec l’IA, il est impossible d’attribuer une responsabilité directe à la machine, car elle ne prend pas de décisions conscientes. De plus, ses résultats, bien que parfois impressionnants, peuvent être déroutants ou incorrects, sans avertissement préalable. Dans un cadre professionnel, cette incertitude est un véritable obstacle. Cette incapacité de l’IA d’être fiable est probablement le frein le plus complexe à résoudre aujourd’hui.
L’utilité indéniable de l’IA dans les tâches courantes
Malgré ses limites, il faut comprendre que l’IA dans son état actuel offre tout de même de sérieuses possibilités pour améliorer la productivité (ou tout simplement éviter les tâches les plus rébarbatives).
Ainsi, il est possible de la considérer comme une interface homme-machine capable de convertir des mots et idées en code informatique. Il est alors possible d’en exploiter pleinement le potentiel, par exemple par la création de scripts qui automatisent des tâches laborieuses du quotidien, améliorant process et productivité. Dans ce cas, les erreurs de l’IA seront facilement identifiées car le code produit ne fonctionnera pas correctement.
L’IA est également capable de se montrer particulièrement performante sur le traitement et l’analyse d’un grand nombre de données, donnant probablement des sueurs froides aux analystes en tout genre. Son utilisation comme compagnon de route sur Excel permet par exemple de créer des formules et macros en un temps record et de traiter des tâches fastidieuses très rapidement.
Enfin l’IA est capable d’être très performante sur la manipulation de texte : la synthèse de longs documents, l’explication de textes de loi alambiqués… Les usages sont innombrables. Et ses performances dans la traduction permettent d’envisager un affranchissement de la barrière de la langue dans un avenir proche. On pourrait d’ailleurs aussi l’utiliser pour écrire nos articles hebdomadaires… Qui se cache réellement derrière V.I. aujourd’hui ?!
En considérant l’IA comme ce qu’elle est, un algorithme très puissant de manipulation de donnée, et non une véritable « intelligence », on voit vite ce qu’elle peut nous apporter.
Un outil puissant, mais pas pour la pause-café
Alors non, effectivement, l’IA ne répondra probablement pas au sens de la vie. Pas tout de suite en tout cas. Mais pour le reste elle est déjà un excellent outil pour celui ou celle qui veut améliorer son travail au quotidien. En gagnant du temps sur les tâches à faible valeur ajoutée, fatigantes au quotidien, on gagne aussi en temps de cerveau disponible. À nous de l’utiliser pour faire toutes les tâches que l’IA sera incapable de remplir !
V.I.