Pour beaucoup d’entre-nous, la routine fait peur. Aussi bien dans la vie personnelle que dans le travail, Dans la vie et au travail, pour l’ennui qu’elle peut impliquer ou plutôt le manque de stimulation, de nouveauté ou de surprise. Pour autant, si l’on considère la routine comme un enchainement de tâches habituelles, on peut y voir un avantage : celui de l’action automatique. Celle qui se fait machinalement, sans hésitation. Les repères sont clairs et ancrés : on peut aller droit au but. Réinventons nos routines au travail !
La routine : le moment où le cerveau se met en pause
Des chercheurs du MIT ont étudié les processus neurologiques de l’habitude. Ils ont découvert que les comportements habituels sont stockés au niveau des noyaux gris centraux. Ce sont des regroupements de neurones situés dans des ganglions à la base du cerveau. Les actions répétitives y sont converties en automatisme ce qui permet au cerveau de se mettre en veille lors des mouvements de routine. Ainsi, quand on fait quelque chose d’habituel, on ne dépense pas d’énergie. Le stock d’énergie quotidienne peut donc être mis au service de ce qui compte en priorité : produire tel rapport, apprendre quelque chose de nouveau, faire une veille documentaire, etc.
Le rôle rassurant des routines au travail
Les routines au travail peuvent jouer un rôle rassurant, sécurisant et cadrant. C’est d’autant plus vrai lorsque l’on est acteur d’un système complexe ou que ce système évolue régulièrement ou brutalement. La crise COVID et ses conséquences sur l’hybridation du travail, partagé entre présentiel et distanciel, en est l’illustration même.
D’où l’intérêt d’interroger à l’échelle de l’entreprise : comment les routines de travail individuelles et collectives permettent à la fois de cadrer et sécuriser les collaborateurs, tout en stimulant leurs besoins de créativité, de cohésion ou d’appartenance ?
Faire un diagnostic des habitudes
Il peut être intéressant de prendre du recul sur les habitudes en place, via un diagnostic partagé avec les collaborateurs:
- Quelles sont les tâches, actions ou interactions d’ores et déjà intégrées dans des routines de travail ?
- Ces habitudes de travail collectives sont-elles claires, explicitées et partagées par toutes les personnes concernées ?
Réadapter ces routines aux changements
Puis de réinterroger ces routines collectivement pour les adapter aux changements technologiques ou organisationnels à prendre en compte, qu’ils soient prévus ou non :
- En quoi les « routines » en place sont-elles toujours adaptées au contexte dans lequel l’entreprise s’insère ou auquel l’entreprise doit s’adapter ? Quelles sont celles dont l’équipe a besoin pour se délester d’efforts inutiles ?
- Quelles « routines collectives » pourraient stimuler la créativité ? En d’autres termes : comment créer le cadre qui permette d’en sortir et d’innover ?
Finalement, au cœur de ces questions, il y a une intention de trouver l’équilibre entre ce qui est en mouvement (le stimulant, l’incontrôlé parfois ) et ce qui est figé (le repérable, le sécurisant, et le rigide parfois). Un véritable rôle d’équilibriste dans ce grand cirque qu’est le monde du travail ! 😉
C.G.