Et si on envisageait d’engager le corps dans un projet de transformation spatiale, ça donnerait quoi ? La Tool to Team se penche sur la question, en vous partageant ses réflexions. 3, 2, 1… Bougez !
Engager le corps, ça veut dire quoi ?
D’après vous quel est le point commun entre un meuble, l’engagement, le changement et le corps ?
Voici une occasion de stimuler votre créativité verbale et associative. Prenez le mot « meuble » et associez-lui un nouveau mot qui vous vient à l’esprit. À ce deuxième mot, associez-en un autre, et ainsi de suite, le plus vite possible.
C’est parti, top chrono ! Tic Tac Tic Tac
Au sein de la Tool to Team, nous nous sommes prêtés au jeu. Voici ce que ça donne :
- Meuble -> Mobilier -> Mobilisation -> Implication -> Engagement
- Meuble -> Bouger -> Déplacement -> Mouvement-> Evolution -> Changement
- Meuble -> Matière -> Toucher -> Geste -> Mouvement -> Corps
Alors ?
Réponse : le point commun entre un meuble, l’engagement, le changement et le corps pourrait donc être LE MOUVEMENT.
Et si on proposait une problématique, voici ce que cela donnerait : Comment le corps et sa mise en mouvement peuvent contribuer à l’engagement des collaborateurs, à leur implication dans les changements qui concernent l’entreprise, comme la transformation des espaces de travail ?
Le corps dans les projets de transformation spatiale
Dans les projets immobiliers tertiaires, la question du corps est encore assez peu considérée, voire carrément oubliée. Par exemple, les phases de programmation et conception du projet peuvent être vues comme très « cérébrales ». En effet il s’agit de réfléchir, anticiper, imaginer, concevoir, planifier, etc. D’ailleurs, les missions diligentées aux différents prestataires intervenant sur le projet (AMO, Maitre d’œuvre, programmiste, etc) se nomment des prestations « intellectuelles ».
Dans le meilleur des cas, le corps est pris en compte au moment du choix du mobilier. Ceci, afin que les postures de travail des usagers soient ergonomiques, dans un souci de qualité de vie au travail et de performance durable. Or le cerveau n’est finalement qu’une partie du corps. Et si nous redonnions toute sa place à ce corps dans le processus projet ?
Corps, mouvement et apprentissage
Le récent ouvrage « Le corps au cœur des apprentissages », coécrit par Sandrine Bourrain, Vincent Dupayage, Marjorie Nadal, Gaelle Walgenwitz, cite un extrait des travaux d’André Tricot et Florence Bara. Tous deux sont enseignants-chercheurs, membres du Laboratoire Cognition, Langues, Langage, Ergonomie (CLLE).
« La cognition est à la fois nourrie et contrainte par les interactions entre le corps et l’environnement. Cette théorie trouve une validation empirique dans des recherches comportementales et en neuro-imagerie qui montrent que les systèmes cognitifs et sensorimoteurs sont intimement liés et que l’interaction entre le corps et l’environnement favorise les apprentissages dans des domaines variés tels que la lecture, l’arithmétique, le langage, la résolution de problèmes… »
Ceci, avant de conclure :
« C’est la complémentarité des modalités verbales et motrices dans l’enseignement et la mémorisation/restitution qui expliquerait les bénéfices de l’engagement corporel. Engager le corps c’est ouvrir à des questionnements nouveaux, complémentaires à un apprentissage principalement cognitif. Le corps, pas plus que le cerveau à lui seul ne suffit, c’est l’interaction entre corps, cerveau et environnement qui ancre l’apprentissage dans la durée »
Cet extrait illustre le bénéfice à considérer chaque projet comme un espace-temps d’apprentissage, et ce pour toutes les parties prenantes.
Tout comme une transformation spatiale, la notion d’apprentissage porte en elle-même la notion d’évolution et de mouvement. Celle des connaissances et des savoirs, plus particulièrement. L’apprentissage correspond à l’intégration d’une nouvelle compétence : dans un mouvement qui va de l’extérieur vers l’intérieur de soi. La restitution de ces savoirs, dans un mouvement intérieur vers l’extérieur, renforce encore leur ancrage en mémoire.
Et si l’on mobilisait les corps ?
Dans les projets immobiliers que nous accompagnons, nous constatons que le fait d’impliquer un panel d’usagers représentatif dans la co-construction des espaces leur permet d’alterner les postures d’ « apprenant » et d’ « enseignant ». D’un côté ils acquièrent des connaissances liées à l’architecture, la technique, la coopération. De l’autre, ils transmettent leur expertise des usages quotidiens nécessaires à leur activité.
Pour faciliter cette alternance de posture, la mobilisation du corps lors d’ateliers participatifs est vectrice d’ancrage et d’engagement. Finies les réunions statiques : la configuration du lieu dans lequel se déroulent les ateliers est essentielle. Si l’on veut que les idées créatives fusent et rebondissent les unes sur les autres – le tout au service du projet – , invitons donc les usagers à incarner leurs expériences quotidiennes de travail pour décrypter les usages.
Mettons du mouvement dans les points de vue, en les décalant, en les rapprochant ou les opposant, dans une confrontation bienveillante. Mimons les problématiques et les options possibles. Déplaçons les chaises et les tables pour favoriser les postures de coopération. Alternons les rôles et questionnons les modes de décisions. Bref, soyons plus présents à ce que nous sommes, dans notre entièreté.
Se remuer pour faire peau neuve
Vous l’aurez compris, l’une des conditions pour que l’entreprise mue et fasse peau neuve, c’est que tout le monde (c’est à dire dirigeants, managers et collaborateurs) se RE-MUE. Se remuent le corps et les méninges dans un mouvement constructif. C’est ce qui permet d’activer la créativité, l’apprentissage et la coopération à chaque étape du projet.
Alors si vous êtes prêts à bouger, appelez-la Tool to Team.
C.G.